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Blaise, artiste généreux, entier et libre

Blaise exposera avec Feuillat (peinture), Mansillon (peinture), Mesenge (photographe) et Moriset (sculpteur) du 9 mai au 7 juin, les samedis et dimanches de 15 h à 19 h. Ouest-France
Blaise exposera avec Feuillat (peinture), Mansillon (peinture), Mesenge (photographe) et Moriset (sculpteur) du 9 mai au 7 juin, les samedis et dimanches de 15 h à 19 h.
© Ouest-France
Le peintre trouvillais prépare une nouvelle exposition dans sa « factory », impasse Exmelin. Il souhaiterait faire de ce lieu un centre culturel ouvert à tous.

Portrait

On peut passer devant son atelier sans y faire attention. « L'endroit est caché, secret comme la cabane que l'on fait enfant. » La « Blaisefactory » se trouve pourtant rue des Bains, à Trouville. Au numéro 62... Impasse Exmelin. Une ruelle étroite, confinée, à l'abri du bruit et du passage de la rue piétonne.

Au fond de l'impasse, l'artiste Blaise a posé ses toiles et celles de ses amis dans une ancienne menuiserie. « Le fond était à vendre; j'ai en plus acheté les murs. J'ai de suite aimé cet endroit. » L'atelier est un grand espace ouvert, aux murs en pierres apparentes et au plancher poli par les années. Un bout de jardin a même été improvisé au milieu de la pièce.

Si Blaise a entrepris d'importants travaux pour l'aménager, il a voulu conserver l'identité du site. Celle d'un lieu de création. « Ca a été mon atelier. Aujourd'hui, je veux en faire un lieu ouvert, un centre culturel. Peintures, sculptures, photos, vidéos... Tous les supports y auront leur place, explique-t-il. J'y recevrai aussi de jeunes artistes, leur tendre la main que l'on ne m'a jamais offerte. »

« Mon art est d'abord jubilatoire »

En attendant son prochain vernissagel, à partir du 9 mai, il a posé, ça et là, ses toiles. Des oeuvres mélangeant peintures et collages. « Mes tableaux sont à lectures multiples. On ne voit pas les mêmes choses de près ou de loin. Chacun peut interpréter à sa manière. Mon art est jubilatoire. »

Blaise considère sa peinture comme un journal de bord. Chaque toile est inspirée de sa vie. « Il y a mes souvenirs, mes voyages, mes rencontres... Tout est spontané. » L'artiste refuse qu'on lui colle une étiquette. Il se dit inspiré de l'art en général. « Les musées m'ont formé. Je me nourris de tous les mouvements. Des grottes de Lascaux à Picasso, détail Blaise. J'ai pour ce dernier, une affection particulière. »

Blaise vit et raisonne comme un épicurien. « Je ne suis pas un homme, ni un artiste d'argent. Mais de fêtes et d'amitiés. » Ses créations sont ainsi une célébration. « On a chacun nos maux, nos drames. Je ne souhaite pas exprimer mon malheur. Simplement de la joie. Un immense sourire illumine son visage. Pour moi, peindre est un besoin, une pulsion irrésistible, un plaisir. C'est mon énergie. »

« Rendre ce que j'ai reçu à Trouville »

À la terrasse d'un restaurant, une cliente intriguée par le personnage l'interroge. « Mais vous peignez quel genre de style ? » Sa réponse : «Je vous trouve bien indiscrète. J'aime l'indiscrétion chez une femme. Venez voir l'exposition. Vous serez mon invitée. »

Charmeur, gouailleur : Blaise attire facilement l'intérêt. Installé à Trouville depuis près de 25 ans, il a su se faire accepter et apprécier. « Je suis né à Brest, j'ai vécu à Toulon, Paris, Istambul... Mais ici, je me sens chez moi, confie-t-il. Les gens d'ici m'ont beaucoup donné. J'ai envie de rendre ce que j'ai reçu. Ma factory est ainsi un présent pour Trouville. »

Jérémy PARADIS.  Ouest-France